TOUT CE QUE VOUS AVEZ BESOIN DE SAVOIR.

001 ► Histoire de votre personnage 22 novembre 1999. Jour de la mort de papa. '' L'ambulance est venue chercher papa très tôt ce matin. Nous n'étions pas encore levées, Madelyn et moi, et la plupart des domestiques se trouvaient encore dans leurs appartements. Maman est montée à bord du véhicule et l'ambulance s'est éloignée, sans sirène, sans lumière. C'est Rick, le jardinier, qui nous l'a raconté. D'après ce que j'ai compris, c'est lui qui a trouvé le corps de papa, dans le jardin, près du massif de fleurs. Il a fait une crise cardiaque. Rick nous a dit qu'il était blanc comme la neige lorsque les ambulanciers sont venus le chercher. Mais il veut sans doute nous faire peur. Rick est méchant. Je ne l'aime pas. Je crois que s'il ne se montre pas plus sympathique à notre égard, je vais lui envoyer un bon mal de tête. Je vais tuer cette vulgaire créature qui se moque ainsi de la mort de papa. Car papa est mort. Comme maman ne revenait pas, en soirée, Bertha a décidé que nous irions la rejoindre. On a pris sa voiture. Une minuscule chose qui sent la cigarette. Nous n'avons pas vu le corps de papa, bien sûr. Et je ne voulais pas le voir. '' 25 novembre 1999. Jour des funérailles de papa. '' Maman a commandé une magnifique pierre tombale pour papa. Il y a un ange dessus, et Madelyn m'a dit qu'il veille maintenant sur papa, qu'il le protège. Le nom de papa est écrit en grosses lettres d'or, gravé dans le marbre comme une marque indélébile, l'assurance de son existence. Clark Eugene MacKennety. Il y a son année de naissance. Son année de mort. Et la seule chose qui résume son existence, sa vie entière, est un tiret. Pas de '' Clark MacKennety fut le PDG de MacKennety Industries '' ou de '' il épousa Florence d'Agastino en 1983 ''. Il n'y a rien. Tandis que le prêtre parlait, qu'il nous incitait à la prière et à toutes ces autres choses ridicules, je me suis perdue dans la contemplation du visage de l'ange. Il semblait se moquer de moi, atrocement, comme un rappel à ma douleur. Mais je n'arrivais pas à pleurer. Papa nous avait enseigné, à Madelyn et à moi, que ceux qui pleuraient étaient faibles. Qu'ils ne valaient rien. Alors j'ai retenues mes larmes, me disant que les choses iraient mieux tout à l'heure. Maman a posée sa main sur mon épaule. J'ai levés les yeux vers elle. Elle souriait. Un sourire de démente. '' 30 décembre 1999. Jour de l'internement de maman. '' Madelyn affirme que je suis trop petite pour comprendre, que je n'ai que 11 ans et que perdre du temps à essayer de m'expliquer ce qui se passe m'enrage. Mais je ne suis pas stupide. Je comprends bien ce qui se passe. Maman est devenue folle. Elle a perdue la raison. Complètement folle, complètement dingue, perdue dans le monde imaginaire qu'elle s'est crée. Les choses ont commencées juste après la mort de papa. Elle se parlait toute seule. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus. Et quand elle a commencé à approcher dangereusement son couteau de son poignet chaque fois que les domestiques parvenaient à lui faire avaler quelque chose, ils l'ont directement envoyée à l'asile. Comme ça, pouf ! Comme s'il n'était pas suffisamment horrible de perdre ses deux parents d'un seul coup.. Je n'ai aucune idée de ce qui va nous arriver. Les femmes de chambre pensent qu'un quelconque oncle va débarquer à la maison pour s'occuper de nous, que la fortune de papa lui reviendra. '' 15 janvier 2000. Premier jour du procès. '' Oncle David. Comment avons-nous put l'oublier ? Il était le plus jeune frère de papa, celui dont il était le plus proche. Il n'a même pas 30 ans et, maintenant, il est le PDG de MacKennety Industries. Tout le monde pensait qu'il ne voudrait pas de nous, qu'il nous laisserait à la soeur de maman et son mari. Mais lorsque ces deux-là sont venus à la maison pour nous emmener chez eux, oncle David a piquée une crise, a engagée une horde d'avocats et a lancée une belle tempête de m*rde aux trousses de la soeur de maman ont répétant qu'elle n'était qu'une sale garce. J'attribue ça à son envie de s'occuper de Madelyn et moi. Les domestiques ont peur : ils affirment qu'oncle David ne veut que l'argent de papa. Mais il semble réellement nous aimer. Pas comme ses nièces, mais plus comme... des membres d'un genre de clan. Je suppose que comme papa, Madelyn et moi, il possède un don. Je ne suis pas sûre, n'ayant jamais vraiment posée la question. Mais nous verrons bien. Aujourd'hui a débuté le procès l'opposant à la soeur de maman. Quelque chose me dit qu'il touchera bientôt à sa fin. '' 3 mars 2000. Jour de notre emménagement chez oncle David. '' La maison d'oncle David est absolument fabuleuse. C'est le plus bel endroit du monde, selon moi. Et la chambre qu'il nous a réservée, à Madelyn et à moi, irradie de luxe et de splendeur. Bien sûr, je regrette ce qui est arrivé à la soeur de maman : elle a fait un accident de voiture et est morte sur le coup. C'est triste, bien sûr, mais oncle David semble tellement content de nous avoir à ses côtés, avec sa femme et ses enfants, que je ne me pose pas trop de questions. En écoutant attentivement les conversations qu'il a avec les autres membres de sa famille, j'ai été à même de comprendre que oui, il possède des dons. Ses enfants également. Une famille de sorciers ! J'ai bien hâte de voir ou la chose va nous mener. Dans un autre ordre d'idée, oncle David prévoit faire emménager nos anciens domestiques chez lui. Je trouve la chose rassurante. '' 22 novembre 2000. Anniversaire de la mort de papa. '' J'ai beaucoup de difficulté à assimiler le fait que papa est mort depuis maintenant un an. J'aurai 12 ans en décembre prochain, mais après tout ce qui s'est passé dans le courant de la dernière année, je me sens beaucoup plus vieille, beaucoup plus mature. Comme par hasard, c'est aujourd'hui que la première phase de la thérapie de maman prend fin : elle peut enfin recevoir des visites. Mais je n'ai pas envie d'aller la voir. Je n'ai envie de revoir son visage, de me rappeler tous les souvenirs douloureux liés à mes derniers moments avec elle. Je préfère la laisser dans son monde, un monde dans lequel papa est toujours vivant, un monde dans lequel nous sommes à ses côtés. Les choses sont sans doute mieux ainsi, mais Madelyn n'est pas d'accord avec moi. Elle veut prendre l'avion pour aller voir maman à la Nouvelle-Orléans, et elle et oncle David se sont disputés sur le sujet à de nombreuses reprises. '' 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009. Années de ma vie se déroulant dans une certaine léthargie. '' En jetant un oeil à mon parcours des années passées, je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai foiré. Complètement foiré. J'ai suivi la voix qu'oncle David avait tracée pour moi : cours de danse, cours de claquette, cours d'italien, cours de décorum. Il voulait faire de Madelyn et moi des '' jeunes filles de la bonne société écossaise ''. Je me disais que c'était stupide, vu que nous ne vivions même pas en Écosse, mais depuis quelques temps, je commence à comprendre son plan. Ce type est machiavélique. Maintenant que les affaires de MacKennety Industries roulent toutes seules, que maman est totalement et définitivement folle et que notre vie va relativement bien, il envisage de quitter les États-Unis, de revenir en Écosse, là ou sont nés nos ancêtres. Je ne vois pas la chose d'un bon oeil, et Madelyn non plus. Mais bon. '' 2010. Arrivée en Écosse. '' À peine avais-je posés les pieds en sol écossais que j'ai su que les choses ne se passeraient pas bien. Je ne sais pas pourquoi. La petite ville de Wick est charmante, pittoresque et tellement calme que je m'entends respirer. Mais les habitants de la ville ne voient pas notre arrivée d'un bon oeil et c'est parfaitement visible : ils ne nous ont pas salués, ne sont pas venus à notre rencontre. Oncle David que c'est parce que notre famille leur est supérieure et qu'ils ont peur de nous. Mouais. Madelyn et moi, on est allées se promener, hier matin : les habitants de Wick changeaient de trottoir sur notre passage, murmuraient en nous pointant du doigt. Au moins, il y a d'autres MacKennety en ville, bien que nous ne les connaissions pas trop bien. Un beau conseil de famille. Une famille qui possède des pouvoirs magiques. J'ai tellement hâte de voir comment les choses vont se terminer que j'en donne moi-même mal à la tête, imaginez... '' - Journal intime de Claudia MacKennety. 002 ► Caractère '' Di est ma petite soeur. Il est tout à fait normal que je sois à l'écoute de ses besoins, donc, et tout le tralala qui vient avec. Mais vous ne connaissez pas Claudia, vous ne savez pas à quel point elle peut se montrer chiante, capricieuse et égoiste. Le monde lui doit tout, qu'elle dit. Mais quand vient le temps de lui offrir de l'aide, c'est un non catégorique. Mademoiselle se considère suffisamment puissante et suffisamment intelligente pour se débrouiller toute seule, sans une quelconque aide externe. Elle va finir par foncer dans un mur, et sans doute le sait-elle, mais elle ne se donne pas la peine de changer. Provocante dans ses paroles comme dans ses gestes, on dirait qu'elle rêve de se faire donner un bon coup de poing sur le nez. Mais personne de chez nous n'osera jamais le faire. Claudia est un de nos éléments forts, vous comprenez. Une des représentantes de notre clan. Elle est suffisamment courageuse pour nous inspirer à nous même une certaine confiance, et derrière sa méchanceté se cache une certaine conscience. Bien qu'elle soit cupide et, avouons-le, complètement garce, elle a une vision des liens du sang très forte. Devenir son ami ne vous expose à rien d'autre qu'une trahison prochaine, ça c'est sûr. Mais être un membre de sa famille vous assure une place éternelle dans sa vision des choses. Malgré ses crises de nerfs, ses hurlements et ses utilisations abusives de son pouvoir, elle nous aime bien, je crois. Eh puis de toute manière, qu'est-ce qui nous empêche, nous, de l'aimer ? Elle est suffisamment intelligente pour nous avoir tous enchaîner à elle comme des mouches à une toile d'araignée. Sale bête... '' - Madelyn, soeur aînée de Claudia. 003 ► Les petites choses de la vie '' L'autre jour, comme je n'avais tristement rien à faire et que tout dans la maison brillait comme un sou neuf, j'ai posé mon tablier sur une chaise et me suis assise à table, lasse de ma journée. C'est à ce moment là que miss Claudia est entrée. D'abord, j'ai eue peur qu'elle me reproche mon manque d'assiduité au travail, mais elle est passée devant moi sans rien dire. Je suppose qu'après tout ce temps, elle ne voyait plus. Elle a ouvert le réfrigérateur et jetai un oeil plus que méprisant à son contenu. Miss Claudia ne mange pas beaucoup, mais quand elle a faim, mieux vaut ne pas se mettre entre elle et son repas. À bout de nerfs, elle a saisit le pot de beurre d'arachide, s'est armée d'une cuillère et, d'un geste théâtrale, s'est laissée tomber sur une chaise à côté de la mienne. Ensuite, elle a allumée la télévision et s'est aussitôt mise à pester : c'est ce qu'elle aime faire. Chialer sur ce contre elle ne peut rien, comme les pubs de McDonald, par exemple. Quelques minutes plus tard, laissant son horrible collation sur la table avec un regard entendu à mon encontre, elle est sortie dans le couloir. Je l'ai entendu appeler le chien, cette sale bête qui m'attaque constamment. Quelques secondes plus tard, ils sont passés devant la fenêtre. Sans doute l'emmenait-elle se promener. Elle adore faire ça. Je la soupçonne de préférer ce chien à la plupart des membres de sa famille. '' - May, une des domestiques de la maison. 004 ► Pourquoi êtes vous venu à Wick ? '' Je me souviens bien du jour ou miss Claudia et sa famille ont décidé d'abandonner leur immense villa américaine pour retourner sur leur terre natale. La chose s'est faite en quelques minutes à peine : un appel à l'agent immobilier, un mail aux compagnies d'assurance, et le clan MacKennety fonçait à l’aéroport. Ils m'ont laissé à la maison avec les autres domestiques, me disant qu'ils me feraient venir s'ils en avaient besoin. Je savais que ce ne serait pas le cas. Ils étaient partis tellement rapidement, avec tellement d'empressement, que dans les premières heures suivant leur départ, je me suis attendu à voir débarquer les fédéraux. C'est ça : les MacKennety étaient recherchés par le FBI. Ça m'aurait fait tellement plaisir. Je n'ai jamais vraiment sut pourquoi ils avaient quittée l'Amérique avec tellement d'empressement, mais les plus haut placés des domestiques de la maison m'ont dit que c'était une affaire de famille, qu'ils allaient retrouver des cousins éloignés. Je suppose que c'est également ce qu'ils ont servis aux enfants. Les parents MacKennety ont toujours été tellement... secrets. C'est bien le mot. '' - Rick, le jardinier de la maison. 005 ► Pouvoirs '' Comme d'habitude, ce matin-là, la femme de ménage est allée la réveiller, car il serait bientôt l'heure de partir pour l'école. Je m'attendais à un refus catégorique de la part de Claudia, cette petite chose capricieuse. Sans doute la femme de ménage se fâcherait-elle, menaçant d'aller chercher monsieur MacKennety. Mais il n'en fut rien. Quelques secondes à peine après avoir tenté de tirer Claudia de son sommeil, la pauvre femme est ressortie de la chambre en hurlant, les mains plaquées sur les tempes, se plaignant de maux de tête atroces. Elle chancelait, titubait, et elle se serait sans doute aucun écroulée dans les escaliers si miss Madelyn ne l'avait pas secourue. Elle a faillit perdre conscience, mais aucun des MacKennety ne s'en occupait. La mère des filles s'est précipitée dans la chambre de Claudia et l'a serrée contre elle en disant quelque chose qui ressemblait à : calmes-toi, tout va bien se passer. Je n'ai pas bien compris ce qui se passait. Quoi qu'il en soit, le lendemain matin, miss Claudia semblait extrêmement de bonne humeur. Ses parents ne cessaient de lui jeter des regard fiers. Dans les jours suivants, j'ai moi-même été frappée d'horribles migraines, comme tous les autres domestiques, d'ailleurs. Les MacKennety ont prétendu qu'une épidémie de grippe violente avait frappée la ville. Mais une chose est sûre : depuis ce jour-là, je sens miss Claudia plus confiance, plus courageuse. Il s'est passé quelque chose, mais je ne sais pas quoi. '' - Journal intime de Bertha, la cuisinière.